Directoire T – V

TORE : (Ordre du)

Le très vénérable Ordre du Torè fut fondé le 21 Février 1921 par les membres de l’Union Royale des Etudiants Catholique de Liège (Cfr. ce nom).  Cependant, avant 1914, les maîtres baptiseurs de l’Union portaient déjà le titre de Grands-Maîtres des Pompes, et présidaient à des festivités analogues.  Ce fut l’installation de celle-ci en la rue Léon Mignon[1] qui déterminât le choix définitif du nom de l’Ordre.  Sous l’impulsion de son ancien Grand-Maître Emmanuel Bronne, qui fut également l’auteur de son chant corporatif, l’Ordre du Torè devint, en Mars 1935, la distinction officielle de l’Union, et le demeura jusqu’en Octobre 1969.  A cette époque troublée, l’élection de la seule et unique Présidente que le cercle connut jamais décida l’Ordre, déjà meurtri, à reprendre sa liberté;  et, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, il résolut d’en laisser témoignage en changeant ses couleurs (autrefois rouge et jaune, comme la Cité de Liège).  Durant un peu plus de dix ans l’Ordre vécut de plus en plus discrètement;  mais, à aucun moment, il ne fut juridiquement interrompu.  Sous la Présidence de Michel Franckson, auquel venait d’échoir le Grand-Magistère, l’Ordre du Torè réintégra l’Union le 11 Janvier 1980, et ne cessa depuis lors de prospérer.

Les Constitutions et Règlements, résultat de quinze années de réorganisation successives, ont atteint un tel volume qu’il serait vain de prétendre les résumer dans le cadre de cet ouvrage.  Ils se composent des Ordonnances Magistrales, des Codices et des Usages de Guindailles.  Signalons que le Grand-Magistère est, en principe, associé à la Présidence de l’Union;  le Grand-Maître doit être inscrit au rôle de l’Université de Liège, avoir été adoubé au sein de l’Ordre, et posséder une Calotte liégeoise.  Il choisit certains membres de son Grand-Conseil (les Hauts-Officiers) et préside le Chapitre Magistral.  Le Grand-Maître est lui-même élu par les Echevins de la Cour Souveraine, recrutés en majorité parmi ses prédécesseurs.  La Cour Souveraine , présidée par le Grand-Maïeur, joue notamment le rôle de cour d’appel et de conseil d’état;  elle fonctionne indépendamment de l’Ordre lui-même, et possède ses propres Statuts.  L’Ordre du Torè n’enrôle que les dignitaires de sexe masculin, envers lesquels il pratique une initiation à deux degrés : le baptême (qui conduit à la qualité d’Ecuyer) et l’adoubement (qui confère celle de Chevalier), lesquels sont accompagnés, chacun, d’épreuves spécifiques.

Les attributs de l’Ordre sont réservés à ceux de ses dignitaires qui portent au moins le titre de Chevalier.  La cape de cérémonie, pourvue de fentes latérales, est blanche, liserée de noir;  elle porte sur le flanc gauche une croix pattée noire, ornée en coeur d’un écusson aux armes de Liège.  Tous les rubans de l’Ordre (cravates, écharpes, band, bierzipfel,…) sont blancs et noirs, mais leurs disposition varie selon le titre ou l’office du dignitaire.  De même, l’Ordre est doté de plusieurs médailles : la médaille métallique, en forme de croix de Malte dorée, est frappée du nom de l’Ordre;  la médaille émaillée, également en forme de croix de Malte, est noire et chargée d’un médaillon blanc qui porte la silhouette du Torè;  le Grand-Maître, les anciens Grands-Maîtres et les Echevins de la Cour Souveraine arborent en outre différentes médailles émaillées de noir.  Chaque Chevalier est astreint au port de la bierzipfel, ronde et argentée, qui reproduit les grandes armoiries de l’Ordre.  La penne, qui à Liège ne relève aucune signification religieuse ou politique, est parfaitement admise;  le bifrontisme est d’ailleurs encouragé à l’Ordre.  Au nombre de ses Chapitres Magistraux, internes, signalons les Fêtes Solennelles de la Saint-Nicolas et de la Saint-Torè, au cours desquelles baptêmes et adoubements sont pratiqués;  le Relief du Grand-Magistère commence en principe avec l’année académique, en cas de changement de titulaire.  L’Ordre organise deux activités ouvertes à des invités de sexe masculin : le banquet (mi Décembre) et la réunion externe (début Mars);  les dignitaires honoris causa sont en outre conviés au Relief du Grand-Magistère et au Souper de l’Union.

Mentionnons enfin que institution annexes sont associées à l’Ordre : le Mérite Haurique (réservé aux à-fonneurs) et le Mérite Académique (décerné par le Grand-Maïeur de la Cour Souveraine).

 

La chant corporatif de l’Ordre est Le Torè, composé vers 1932 par le Grand Maître Emmanuel Bronne sur l’air du Chameau.  (Cfr. Annexe I)

I

Installé sur sa terrasse
Absorbant son verre de gris
Le Taureau que rien ne lasse
Garde son air de mépris
Insensible en apparence
A l’éternelle présence
De/son gardien dont l’indécence
Fait se pâmer les nounous
Malgré la température
Le soleil ou la froidure
Il n’rougit pas d’sa parure
Le Taureau s’en fout (Bis)

II

Il n’a pas fait de scoutisme
Et ne sait même pas c’que c’est
Mais il connaît le nudisme
Bien avant l’docteur Vachet
Et si parfois il rigole
C’est qu’les bourgeois trouvent ça drôle
Parc’qu’il montre ses épaules
Son anatomie et tout …..
Et quand M’sieur Wibo insiste
Pour qu’on habille ce nudiste
Faut pas croire que ça l’rend triste
Le Taureau s’en fout (Bis)

 III

Toujours il montre du reste
Qu’il a de l’éducation
Car jamais il ne manifeste
La plus petite émotion
Et lorsque les maritornes
Quitt’nt un moment leur air morne
Pour lorgner un peu ses cornes
Il prend un air de dégoût
Qu’il passe une jolie cocotte
Qu’on crie “A bas la Calotte”
Et qu’on l’traite de sans-culotte
Le Taureau s’en fout (Bis)

IV

Il s’en fout non d’un tonnerre
Je le trouve vraiment beau
Je n’porte pas de d’cornes, je l’espère
Mais je veux bien être taureau
Promener dans l’existence
Sa magnifique prestance
Et “gléter” de jouissance
Sur les flics et les toutous
Etre grand comme Thémistocle
Voir clair sans porter binocle
Et comme lui sur son socle
Rester au dessus de tout

Car le Taureau s’en fout
Le Taureau s’en fout !

 

 

Quant au ban de l’Ordre du Torè, il s’agit tout simplement du ban liégeois, qui a vu le jour à l’Union en 1926.  Il est notamment lancé dans la foulée du chant régional Valeureux Liégeois.  (Cfr. Annexe II).

A-s’ véyou…

L’Torè !

 

Est-i bê ?

Awè !

 

Ki magne-t-i ?

Dè porês !

 

Ki beût-i ?

Dè pèkèt !

 

Ki fèt-i ?

Dè p’tits vès !

 

En a-t-i ?

Awè !

 

Kimin sont-èlles ?

Hénaurmes !!!

 

 

Et co’n fèye po nin l’rouvî …

Allons Lîdge !

 

Suit alors la fameuse chansonnette où les mains remuent en mesure, comme celles d’un marionnettiste.

Tra la la la

Tra la la la la

Tra la la                                            (Bis)

Tra la la

Tra la la la la

Lîdge !

 

 

UNION :

CERCLE ROYAL

DES ETUDIANTS CATHOLIQUES DE LIEGE.

 

“l’Union”, Cercle royal des Etudiants catholiques de Liège, ou encore Union Royale des Etudiants Catholiques de Liège, fut fondée par des étudiants de l’Université de Liège, rédacteurs ou lecteurs du journal gantois l’Etudiant catholique.  Le Comité préparatoire fut constitué le 21 Décembre 1872;  la première assemblée générales fut réunie le 6 Mars 1873.  Cette dernière date fut traditionnellement célébrée comme l’acte de naissance officiel de l’association.  Il est remarquable que l’Union fonctionna sans aucune discontinuité depuis lors sauf entre 1914 et 1918 (l’Université de Liège étant alors fermée).  Conçu dans une optique confessionnelle, le cercle compta jadis quelques membres de sexe féminin, mais il n’en existe plus depuis 1974.  Au sein de l’Union en tant que telle, le baptême n’est pas obligatoire, non plus que les attributs classique du folklore estudiantin;  seul le Président est obligé de posséder une Calotte liégeoise.  L’Union en effet n’apparaît qu’à l’occasion d’activités sérieuses (Messes, conférences,…), mais n’en émet pas moins une médaille commémorative en l’honneur de chaque lustre.  L’Union a compté jadis des dizaines de sections, dans les domaines les plus divers;  quelques-unes fonctionnent encore de nos jours.  Elle apparaît en corona par l’intermédiaire de l’Ordre du Torè et de “ l’Emeraude “ (Cfr. ces noms).  Mentionnons également son journal, Le Vaillant, dont le premier numéro parut le 18 Octobre 1909, mais qui connut plusieurs éclipses.  Pour la petite histoire, signalons enfin qu’entre 1925 et 1984, l’Union posséda une vaste maison, aujourd’hui vendue et transformée en restaurant chinois !  Chaque année, après la session d’été, un pèlerinage gastronomique y rassemble quelques nostalgiques.

 

VAILLANT (Ordre du – ) : Distinction créée au sein de l’Union Royale des Etudiants Catholiques de Liège, il apparaît en 1946, mais pourrait être plus ancien.  Après une longue disparition, il fut rétabli le 29 Janvier 1982, afin de reconnaître les mérites de ceux qui ont participé, d’une manière désintéressée et efficace, à la réalisation, à la diffusion ou à la renommée du journal édité par l’Union.  Le titre de Grand-Protecteur est associé à celui de Président du cercle.  Dans un but évident d’élitisme, il n’a été conféré, depuis son rétablissement, qu’à à neuf personnes, réparties en trois classes.  La décoration, en métal argenté, est suspendue à un ruban mi-parti bleu-ciel et noir.

 

VLA-VLA : Koninklijke Oost- en Westvlaamsche Kring Lovaniensis, Association Royale Universitaire de Deux-Flandres dite VLA-VLA. Ordre Membre du Directoire de L’O.S.C.

Fondée le 22 Novembre 1922 à Leuven par les dignes fondateurs : Robert Ancot, Fernand Kesteloot, Albert van den Heuvel, M-J Ryffranck, Daniel Ryelandt, R. Staes, A. de Schrevel, André Tyberghein, Charles de Gheldere, Jean de Béthune.

La Vla-Vla est une association estudiantine traditionnelle réservée exclusivement aux impétrants de sexe mâle originaires et/ou domiciliés dans l’ancien Comté de Flandres.

Le baptême et la prise d’habit sont obligatoires.

Devise de l’association : “More majorum”

Les membres portent une toge grise à parements rouges et en ceinture une cordelière rouge.  Le band est noir, jaune et bleu, le noir au-dessus pour les flamands orientaux, le bleu au-dessus pour les flamands occidentaux.  Il est large(12 cm) pour les membre du comité et étroit (4 cm) pour les autres.  Comme de bien entendu il se porte sur l’épaule droite, chez les bleus sur l’épaule gauche.  La calotte est à fond lie de vin (Leuven)

Il existe deux vleks :

1. La Légion Vlavlaienne.

2. L’Ordre pour la Vla-Vla.

La Vla-Vla organise typiquement à Leuven, sauf exceptions, les activités suivantes :  Prébaptismale, Cantus d’endoctrinement des bleus, Baptême, Prise d’habit et Roi des bleus, Cantus interne, Cantus avec anciens, Cantus avec délégations externes, Externe, Bierrallye, Mosselsouper avec anciens (à Bruxelles), Bal, Breughelavond avec le Mechelse, Bal ( 1er samedi de Mars à Gand) Roi de la Guindaille, Dies Natalis ( 1er dimanche après Pâques à Brugge), Elections.

Ban :

“Lamme Goedzak (ter)

Fonteyne et Minnebo…Ouuuh…”

 

VULCAIN : (Ordre de – )

Emanation directe de la Vulcania (Cfr. ce nom), cercle des étudiants de l’Ecam, l’Ordre de Vucain fut fondé le 11 Novembre 1969 à Saint – Gilles par six membres du Comité ( Jacques de Ruddere, Roger Baele, Luciano Jannone, Pierre Swaertenbroeck, Marc Chevalier et Charles Lefever ).

L’Ordre de Vulcain est destiné à reconnaître et à récompenser les services rendus à la Vulcania et est essentiellement attribué à des membres de son Comité.  Cela permet à ces Sénateurs de la Vulcania de continuer à guindailler après leur(s) année(s) de Comité et ce, notamment par le port de la toge turquoise bordée de noir aux manches et dans le bas, marquées d’un grand “Y” par devant et d’un “V” par derrière.

A la tête de l’Ordre se trouve un Chancelyer ( gardien des traditions…) assisté d’un Grand – Maystre.  Ils sont épaulés au niveau de la gestion par le“ Coneil des Huit “.  l’Ordre comporte 4 classes : Ecuyer, Chevalier, Officier et Commandeur, les 6 fondateurs ayant le grade de Sénéchal.  Le bijou distinctif de l’Ordre est une croix d’étudiant émaillée bordeaux portant en son centre la bobine noire et le compas doré sur fond bleu clair.  Le ruban est blanc avec une large bande bordeaux au centre.  Une étoile est ajoutée à chaque promotion.  Le Chancelyer et le Grand – Maystre portent le bijou en sautoir surmonté d’une couronne respectivement argentée et dorée.  Ils portent tous deux un large band blanc cassé avec deux rappels bordeaux.  Un band de même largeur que celui du bijou est prévu pour les Dignitaires de l’Ordre ne portant pas la toge.

Outre le fait que l’Ordre de Vulcain, dans son but de soutien de la Vulcania, participe activement à ses manifestations.  Toutefois il organise un banquet pour chaque lustre, une guindaille externe à la bière à la Bécasse et/ou une épique guindaille en tram vers Mars – Avril.

La devise de l’Ordre est “ Ad Augusta, per Angusta “ : à des résultats augustes, par des voies étroites.  Le premier couplet du “ Plaisir des Dieux “ s’est imposé naturellement comme chant de l’Ordre.

 

 

VULCANIA : ( Cercle des étudiants ingénieurs de l’ECAM (Ecole Centrale des Arts et Métiers ).

Elle représente les étudiants au sein des diverses instances de l’Ecam par son Président et son Vice – Président intérieur.  Elle pour objet de promouvoir les intérêts des étudiants de l’Ecam, perpétuer les traditions folkloriques estudiantines, proposer des activités culturelles et récréatives à ses membres.

Elle participe au folklore estudiantin entre autre via le cortège de la Saint – Nicolas à Bruxelles et un stand animation (toujours très impressionnant du reste, NDLA) aux 24H vélo de L-L-N.  Elle organise la Revue de Saint Eloi (satire haute en couleur de la vie à l’Ecam), le baptême de ses nouveau membres, une maintenant célèbre semaine de la bière, un rallye – cafés, et caetera…

Elle dispose d’un local “ le New Paff “aménagé pour ses activités festives et édite mensuellement le “ Pitch “, journal des étudiants.

Le Président de la Vulcania est de plein droit le Grand – Maître de l’Ordre de l’Intégrale, Directeur de l’Ordre Souverain de la Calotte, membre du Congrès de l’Ordre de François Villon et membre du Conseil des 8 de l’Ordre du Vulcain.

La devise de la Vulcania est la même que celle de l’Ordre de l’Intégrale : Utile – Dulci.

La toge du Comité est de couleur mauve à parements noirs sur les manches et le fermeture ventrale.

La Vulcania gère les distinctions honorifiques suivantes :

 

L’Intégrale :                            Ordre créé en 1921.  Il reconnaît et récompense les services rendus à la Vulcania.  L’Ordre comprend trois grades : Chevalier, Officier et Commandeur.  Sa devise déjà évoquée plus haut est Utile – Dulci.  Le bijou est de forme ronde en bronze patiné, le ruban est jeune bordé finement de bleu.

 

Bacchus :                                Ordre créé en 1971.  il est décerné à ceux qui se distinguent dans l’esprit de guindaille.  La seule toge existante est celle du Grand – Maître, est aux couleurs inverses de celle de la Vulcania.  Le Grand – Maître de l’Ordre est obligatoirement étudiant de l’Ecam et membre de la Vulcania.  Le bijou rectangulaire émaillé mauve porte l’initial de Bacchus.

 

Vulcania :                               Ordre créé en 1981, il récompense au plus haut nivaux les services rendus à la Vulcania par l’un de ses membres.  Le bijou, une croix de Malte émaillée blanc porte en son centre le blason mauve et blanc de l’Ecam : poutrelle, engrenage, compas, éclair et transistor.

 

Le chant de la Vulcania

air d’opéra Feniculi Funicula :

 

Nous sommes étudiants ingénieurs de la Vulcania (Bis)

Nous pouvons marcher de l’avant sans peur, avec fracas (Bis)

Au loin l’avenir nous attire comme un aimant (Bis)

Maintenant nous ne désirons que le rire, en insouciants. (bis)

 

Refrain : Bacchus, Vulcain sont nos deux patrons (Bis)

Ara mouki, ara mouka (Bis)

Hop, voici venir les étudiants de la Vulcania.

 

Nous ne craignons même pas les examens plein de terreur (Bis)

Car nous savons profiter du turbin avec bonheur (Bis)

Là – bas, devant le prof qui nous méduse de ses intégrales (Bis)

Nous nous défendons de la noire buse avec régal (Bis)

 

Etudiants quand vous vous sentez le coeur fat et la cafard (Bis)

Accompagnez donc dans la foulade tous nos gaillards. (Bis)

L ‘étude vous semblera ensuite moins dure avec moins de tracas. (Bis)

Nous ne voulons parmi nous que des durs et de bons gars. (Bis)



[1] Léon Mignon (1847-1898) est l’artiste liégeois qui créa la statue célèbre : le Dompteur de Taureaux (autrement dit li Torê).  Depuis son installation à Liège (Avenue Rogier), an 1881, les étudiants lui vouent un culte bachique.

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