Insigne de Calotte – Q,R

QUESTOR :                         Mot latin signifiant ‘trésorier’

 

REGIONALES : Au Moyen-Age, les étudiants se groupèrent par Nations, mais ce n’est qu’au XIVème et XVème siècle que les termes “frontière”, “nation” et “patrie” prirent des acceptations nouvelles et précises.  Même à Louvain, ces “Nations” n’impliquaient pas une appartenance politique ou linguistique, mais purement administrative.  Cette distinction artificielle créait cependant un esprit de corps parmi les scholares.

Voici les quatre “nationes” existantes à la Faculté des Arts de Louvain :

 

Natio Brabantiae : groupant les étudiants de Brabant, du Limbourg et du Luxembourg.

Natio Galliae : groupant les étudiants de France, de Cambrai et de Liège.

Natio Flandriae : groupant les étudiants de Flandre, de Hainaut, de Namur et de la Seigneurie de Malines.

Natio Hollandiae groupant les étudiants de Hollande, de Zélande, de Frise, d’Utrecht ainsi que les étudiants anglais et scandinaves.

 

Cette organisation imitait les quatre Nations de l’Université de Paris :

 

Nation Française : regroupant les étudiants d’origine Ile-de-France, des Provinces voisines et des pays de langue latine.

Nation Picarde : regroupant cinq villes (Beauvais, Amiens, Noyn, Laon et Arras), les évêchés de Boulogne, Pont-Audemer, Ypres, et tous les diocèses de Belgique jusqu’à la Meuse.

Nation Normande : comprenant les Normands et les Bretons.

Nation d’Angleterre : qui changea de nom à la Guerre de Cent ans (1436) et devint Nation d’Allemagne groupant des allemands, des anglais et des suédois.

 

Ces Nations représentaient l’amitié et la camaraderie de jeunes gens ayant des habitudes communes;  Le latin était la langue connue de tous mais le parler vulgaire était particulier à chaque province.  Les Nations avaient chacune leurs lieux de réunion.

Certains documents fort anciens attestent de l’existence à l’Université de Louvain de groupements venus de pays différents (la nation germanique) ou de régions différentes (“la congrégation des théologiens campinois” , ”le turnhouste studentkring”,”la congrégation des étudiants bouvinois et dinantois”,”l’union des étudiants anversois”,”la flandria” de la faculté de droit, les “étudiants du collège du pape Adrien VI”…)

En 1755 à la Faculté des Arts, les étudiants originaires d’une même ville ou d’un même pays avaient formé des “congrégations” mais les assemblées qui se réunissaient dans les cabarets de la ville furent rapidement interdites.  Elles survécurent dans la clandestinité.

 

“Rien n’est plus pernicieux que ces attroupements des philosophes.  Rien ne mérite d’avantage d’être puni parce que c’est là que naissent les conspirations contre l’autorité supérieure.  Vu les parties de boisson, les disputes et autres dérèglements dans les associations régionales”.

 

Mais le despotisme, même éclairé, ne vînt jamais à bout de ces “provinciales” regroupant des gens de même origines et aimant les mêmes distractions.  Aucune ordonnance ne mit fin aux dérèglements des étudiants.  Les Provinciales et ensuite les Régionales regroupaient les étudiants selon leur origine.  En 1901 – 1902 fut fondée la Fédé Wallonne de Louvain, qui réunissait tous les étudiants catholiques de l’Université.  Monseigneur Picard disait des Provinciales : “Ces foyers de gaieté et de jeunesse où triomphe parfois des bouffons malpropre”.

Les Régionales tentent de rassembler tous les étudiants sur le campus venant de la même région.  A Namur elles seules peuvent organiser des dépucelages de Calottes.  Elles sont au nombre de 10 (par ordre d’ancienneté sur le campus) : R.T.M. (Tournai-Mouscron), Carolo, Luxembourgeoise, Namuroise, Liégeoise, Brabo (Anvers), Chimay, Binchoise, Grand-Ducale, B.W. (Brabant Wallon).

Par contre elles sont innombrables sur le cite de LLN et Woluwé et n’ont pas l’exclusivité du dépucelage des Calottes, elles sont secondées dans cette lourde tâche par les cercles, car en effet le nombres d’impétrants est assez conséquent.

 

ROI DES BLEUS : La tradition parle du Roi des Fous.  Pourquoi ne pas élire un roi pour cette masse d’impétrants, supérieur aux autres, non pas par la classe ni par la qualité de son discours – que peut-on espérer d’un “sale bleu” dans une société bachique – seule sa promptitude à boire devant le faire sortir de cette masse disciplinée, soumise et manquant de personnalité.

Mais que l’on ne s’y trompe pas : les bleus ont toujours été l’espoir des associations, et, les rois des bleus, portant fièrement leur titre gravé sur leur penne, calotte ou tablier, restent toujours fiers de ce grade obtenu souvent péniblement.

Cette qualité de Roi des Bleus, royauté si éphémère mais si importante pour le titulaire, ouvre l’année suivante la lutte pour la succession;  et quel est celui qui n’a jamais battu en à-fond un ancien Roi des Bleus. [1]

Chaque cercle organise en son sein le concours du meilleur buveur de la faculté, chacune d’entre elles ayant ses propres règles, traditions…Le principe restant le même les moyens seuls diffèrent.  La finale rencontrant le plus d’inspiration, on peut notamment citer les variantes selon lesquelles les deux finalistes boivent un maximum de bières en un temps recquis ou ils participent littéralement à une joute à la bière jusqu’à ce que “mort” s’en suive ou encore jusqu’à la première “gerbe”.  Tous se disputeront le titre de ROI DES ROIS.

 

ROSE :                                  Insigne de calotte : Signifie qu’on a perdu son pucelage, sa virginité (En toute logique c’est la personne avec qui on a perdu son pucelage qui offre l’insigne).



[1] Jacques Koot, Io Vivat, ou les Etudiants de l’Université, Bruxelles, chez l’auteur, 1983.

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