Insigne de Calotte – P

PACHYDERME :               Insigne de calotte.  Lourd !

 

PALETTE VERNIE :         Insigne de calotte.  Amour de l’Art.

 

 

 

 

PARIS (Université de )[1] :  La fille aînée des Rois de France.

L’Université de Paris servit de modèle pour toutes les universités du monde chrétien.  Au départ, on ne trouve qu’une école, la plus grandes des écoles parisiennes, celle du cloître Notre-Dame.  Le Bel Abelard y enseigne avant de professer au monastère de Sainte-Geneviève (à l’emplacement du Panthéon).  Il est à l’origine du succès de ces écoles de théologie.  Son aventure avec Héloïse et la mutation dont il fut l’objet, nous apportent des informations sur la sévérité des juridiction ecclésiastiques vis-à-vis du corps professoral, nécessairement des clercs, tonsurés et soumis au célibat.  Devant l’afflux des élèves, d’autres maîtres ouvrent des cours et fondent en 1200 une corporation autorisée par Philippe-Auguste.  Les statuts écrits datent de 1210.  L’ “Universitas magistrorum et scholarium parisiensium” était née.  Les collèges vont se créer; celui de Robert de Sorbon qui naquit le 9 Octobre 1201 à Sorbon, près de Réthel, est demeuré le plus célèbre.  Théologien français, chanoine à Cambrai, chapelain de Saint Louis, il reçut l’autorisation du Roi d’ouvrir à Paris, rue Coupegueule (actuellement rue de la Sorbonne), un collège à l’usage de seize clercs séculiers pauvres qui ne pouvaient accéder à l’enseignement de la Théologie.  Il fut le premier proviseur de cette “congrégation d’escoliers”.  De Sorbon mourut le 15 Août 1274, après avoir fait agrandir les bâtiments en 1257.  C’est dans cette rue “in vico de coupegueule ante palatium thermarum”, dans cette rue connue pour les meurtres qui s’y perpétuaient que va se développer la plus grande école de Théologie de tout le Moyen-Age, le sanctuaire de la scolastique[2].

Jean de Navarre fonda en 1314 le collège qui opte son nom.  On rentrait à l’Université dès 14 ans.  La profession d’escolier était souvent un véritable métier, ce qui s’explique, vu les privilèges accordés a ses membres.  L’Université comportait quatre facultés : La Faculté des Arts, préparatoire aux autres, équivalait au Baccalauréat et était divisée en sept voies, classées en trivium et quadrivium.  Le trivium comprenait la grammaire, la rhétorique et la dialectique.  Base du savoir, on appelait également le trivium : l’éthique.  Le quadrivium (ou physique) comprenait l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie.  C’était les 7 arts libéraux et leur connaissance donnait accès aux Facultés de Médecine, de Droit, dont les étudiants portaient le nom de décrétiste et à la Faculté de Théologie, la plus célèbre.

En 1348, l’Université compte 514 maîtres des arts, 46 maître à la faculté de médecine, 18 à la faculté de droit et 32 en théologie.  Les étudiants sont pauvres, rappelons-le “ingenium acutum, dentes acutae” (esprit aigu et dents aiguës).  Mais pauvreté n’est pas honte et elle est la même pour tous, “Omnes sumus sicut socii aequales”.  En l’an 1459, le livre des prieurs signales qu’il faut “Vivere socialiter, collegialiter, moraliter et scholariter”.  Pour entrer à la Sorbonne comme étudiant pauvre, les “hôtes et associés” devaient passer un examen, qui consistait à défendre une thèse appelée “la Robertine”.  On votait au scrutin secret, sans appel.  N’entraient d’ailleurs que les personnes ayant déjà enseigné la théologie.  Accepté, le clerc prêtait serment et devenait “aequales” avec les autres pauvres de l’institution.

Les cours se donnaient un peu au hasard : toute installation y était bonne; une maison de professeur, une écurie de la rue du Fouarre, la rue la plus célèbre du Moyen-Age qui, dans sa partie basse, s’appelait le “Trou-Punas” à cause de l’odeur infecte d’un égout.  C’est là que ce Collège des Quatres Nations.  L’étymologie du mot Fouarre donna rue du Foin ou de la Paille.  En effet les étudiants devaient s’asseoir par terre sur la paille pour suivre les cours que le maître donnait, assis sur un escabeau ou du haut d’une estrade de fortune.  Les étudiants se serraient pour se tenir chaud, en écoutant le maître parler, expliquer et donner un enseignement livresque et verbale.  Ensuite on discutait.  A la bonne saison, les cours se donnaient parmi les vignes et les vergers de la Montagne-Sainte-Geneviève (actuellement le Quartier Latin) ou dans les ruelles près de la Seine.

La soutenant de thèse se fête dignement : les drapeaux flottent , les étudiants écoutent, les professeurs en toge paradent.  La discussion commence entre l’auteur de la thèse et un professeur.  S’il triomphe, le recteur s’avance à pas lents, drapé dans sa toge d’apparat, bordée d’hermine.  Le jeune maître s’agenouille, joint les mains et reçoit une barrette.  Ailleurs, il recevait l’anneau, le bonnet et le baiser de paix, A Bologne l’anneau et en Ecosse le bonnet.  Ensuite, c’est la fête : les trompettes sonnent, on “descend” en ville en cortège, on chante des cantiques avant de se ruer dans les tavernes se payer “franche lippée ou franche repue”.

Mais avant se couronnement il devait réussir le Baccalauréat (du latin bacchalariatus, épreuve imposée au bas chevalier, celui qui gentilhomme, n’est pas écuyer et n’a pas encore le droit de lever bannière).  Le deuxième stade, la licence, reconnue par bulle spéciale, donnait me droit d’enseigner et était délivrée par le chancelier de l’évêque.

 

PENDU :                               Insigne de calotte.  A Liège signifie avoir la corde au cou, autrement dit qu’on est marié. (Cfr. Chaîne).

 

PENNE : Mot d’origine wallonne signifiant visière.  Elle apparaît à l’U.L.B. vers 1850 et est à très courte visière.  Elle est inspirée de celle des étudiants allemands et se porte alors beaucoup moins que la faluche.  Vers la fin du siècle, la penne à longue visière s’appelait à Liège la “crapuleuse” (J.D.Boussart).  En 1905, on porte beaucoup plus la penne que la faluche qui disparut totalement en 1950.  C’est après 1945-1950 qu’apparaît à l’U.L.B. la visière longue.

Couvre-chef des étudiants des universités de l’Etat.  Toutefois il faut noter qu’il existe des Pennes dans certains établissements Catholiques, comme par exemple l’I.S.I.C.H. à Charleroi.

 

PERRON :                            Insigne de calotte.  Symbole de la ville de Liège.

 

PIECE TROUEE ( ou Sou troué) :         Insigne de calotte.  Celui qui a passé une nuit au poste de Police pour un motif estudiantin, peut coudre une pièce trouée sur sa calotte.

 

POULE : Adepte de la culbute pour une fille, et comme toujours la poule s’offre.

 

PLUME :                               Insigne de calotte.  Pour ceux qui ont suivi des cours de latin pendant leurs humanités.

 

POILS : Par définition les poils sont baptisés, mais pas nécessairement Calotté.  Le Bleu doit toujours le respect au poil.

 

PRAESES : Mot latin signifiant ‘qui se tient devant pour diriger’.  En Français ‘président’.

 

PRAESIDIUM : Mot latin signifiant ‘Ce qui porte secours et soutient’.  C’est en fait le comité d’une association.  Il se compose souvent du Praeses, du Vice Président, du Scriba , du Questor, et d’autres selon les besoins.

 

PRIVILEGES[3] : Les bulles pontificales accordaient un certain nombre de privilèges à ceux que l’on appelait à Louvain les “Suppôts de l’Université” c’est-à-dire les docteurs maîtres es art, les scholares, mais également les anciens étudiants, les imprimeurs, les libraires, les copistes, les servantes, les domestiques et les veuves de suppôts.

Voici quelques privilèges accordés généralement aux universitaires :

Citons tout d’abord le “droit de bourgeoisie” ou “lus Civitatis” qui donnait aux étudiants les même droits que ceux des bourgeois de la ville, qui, eux, avaient dû les acheter fort cher.  Cette protection était importante car elle apportait de nombreuses garanties notamment en ce qui concerne la justice de la ville.

Le “droit de circulation” quant à lui, accordait aux étudiants qui voyageaient de nombreuses facilités et des avantages certains.  Sur présentation d’une simple lettre établissant son identité, l’étudiant se voyait offrir gratuitement l’hospitalité dans le couvent où il s’arrêtait.  Même en temps de guerre, les étudiants et les maîtres bénéficiaient d’une certaine immunité : à tout moment, ils pouvaient par exemple, réquisitionner un cheval.

Le “privilège du 10 Août 1432” était fort important également car il exemptait du paiement de la gabelle, impôt sur le sel, et des péages tels que les taxes sur les boissons.

L’ “interdiction de la contrainte par corps” était un privilège attaché exclusivement au statut de l’étudiant et qui restait valable hors de la ville universitaire.  Le logement était d’ailleurs considéré comme un lieu d’asile et la police ne pouvait pas y pénétrer pour pratiquer une arrestation ou pour saisir des biens.

La “liberté de courrier” existait aussi et peut étonner lorsqu’on tient compte de la mentalité de l’époque, de l’Inquisition et du zèle des polices royales et des prévôts !

Le “privilège Tractus” enfin, qui accordait le droit de ne pas être cité devant les Tribunaux du Duché et ôtait toute compétence aux autorités civiles et pénales.  Le Recteur rendait la justice, prononçait les peines de prison, condamnant à des amendes ou des pèlerinages expiatoires ! Il pouvait aussi déclasser les promus de leur grade, ce qui était une sanction très grave car elle pouvait entraîner le retrait de certains privilèges.  IL condamnait parfois à des peines corporelles et même à la peine de mort.  Le Tribunal Rectoral était composé du Recteur et d’un assesseur.  Il statuait en première instance, même lorsqu’il s’agissait de procès civils entre membres de l’université (Privilegium Fori).  Cinq Juges d’Appel représentant les cinq facultés statuaient en degré d’appel (Quinque Judices Appelationum).  Le Pape statuait en dernier ressort.

 

PUNAISE :                           Insigne de calotte.  A Liège, elle doit être impérativement pentagonale et se porte pour chaque année d’études manquée.

 



[1] Jacques Koot, Io Vivat, ou les Etudiants de l’Université, Bruxelles, chez l’auteur, 1983.

[2] Enseignement philosophique et théologique propre au Moyen-Age, fondé sur la tradition aristotélicienne interprété par les théologiens.

[3] Jacques Koot, Io Vivat, ou les Etudiants de l’Université, Bruxelles, chez l’auteur, 1983.