Insigne de Calotte–L,N,O

LETTRES :                          Insigne de calotte.  Il est impératif de faire figurer le nom de l’université dans laquelle on est inscrit.  Par ailleurs à Namur on indiquera la Régionale, ou parfois à Louvain-La-Neuve le cercle où la calotte a été dépucelée.

 

LIME :                                   Insigne de calotte.  Signifie fin limeur, baiseur et caetera, ici encore c’est la fille qui offre l’insigne (Cfr. Glaive).

 

LIVRE & PLUME :            Insigne de calotte.  Amour des lettres.

 

LOUP :                                  Attribut de la Gourmandise.  De source médiévale, la Gourmandise chevauche un loup.  On dit aussi que la voracité doit être représentée par une femme caressant un loup.

                                               Insigne de calotte.  La ville de Chimay en a fait un des ses symboles, ainsi que la Régionale Chimacienne.

 

LOUVAIN[1] : A la demande du Duc de Brabant Jean IV, une bulle papale de Martin V ( “Sapientiae immarcesbilis” ) décréta, le 9 Décembre 1425, la création d’une “étude générale” (studium generale) pour toutes les facultés.  Elle accordait ainsi aux docteurs, maîtres es arts et écoliers, les libertés, immunités et indulgences déjà données à d’autres Universités telles que Vienne, Leipzig, Padoue, Mersebourg, etc…

Les cours débutèrent le 7 Décembre 1426 à la fin de l’octave de la Nativité qui correspondait d’ailleurs avec la fameuse Foire de Louvain.  Depuis le XIIième siècle déjà, l’on y vénérait une statue de la Vierge trônant sur une “Sedes Sapientiae” : elle devint donc la patronne de l’Université.

A l’origine, il n’y avait que quelque dizaines d’élèves et une demi douzaine de professeurs.  Trois facultés furent crées : le Droit, la Médecine et les Arts.  L’assemblée, se réunissant dans l’Eglise Saint-Pierre pour assister à la cérémonie d’ouverture, était “belle et nombreuse”, il y avait là le Conseil du Duc Jean ainsi que la plupart des abbés et des nobles siégeant habituellement aux Etats de Brabant.  L’orateur universitaire, Nicolas van Proemen, prononça le premier discours d’ouverture, l’Oratio Auspicalis.

Le 7 Mars 1432, une bulle du Pape Eugène IV autorisa l’enseignement de la théologie.

La “Licentia docendi”, accordée par le Chancelier de l’Université, permettait aux nouveaux promus d’aller enseigner partout dans ce monde chrétien qui doit tant à l’institution “défenderesse de la civilisation occidentale, chargée de la diffusion de la Foi et de la formation des dirigeants destinés à servir l’Eglise et l’Etat”.

Ce fut le 29 Mars 1448 que Mathieu de Laeyens commença la construction de l’Hôtel de Ville.  Les travaux s’achevèrent en 1459.  Quant aux Halles de l’Université, elles datent de 1317 et ne furent achetées qu’en 1679.  Avant la création de l’université? CES Halles aux Draps étaient le centre commercial le plus important de la région mais l’industrie drapière traversant une crise grave, les habitants accueillirent avec plaisir la nouvelle de la venue d’une Université dans leur ville.

En 1521 Erasme n’aura pas peur de déclarer que l’Université de Louvain ne le cède en rien aux autres Universités, à l’exception de Paris qui connaîtra son déclin peu après.  En 1570, on y comptera huit mille étudiants.  La création du Collège des Trois Langues, fondé sur les conseils d’Erasme par Jérôme Busleiden, va contribuer à la bonne renommé de Louvain : on y apprenait le Grec, le Latin et l’Hébreu.

Les quatre pédagogie de la faculté des arts portaient le nom maison dans lesquelles elles s’abritaient; les enseignes indiquaient :

Le porc, Porcus, Het Varken

Le Lys, Lilium, De Lelie

Le château, Castrum, De Burcht

Le Faucon, Falco, De valk

Les cours se donnaient parfois dans local public appelé le Vicus.  Ces quatre pédagogies étaient dirigées par un Régent assisté de sous régents chargés de la discipline.  Les trente-sept Collèges existants avaient pu être créés grâce au mécénat.  Ils hébergeaient les étudiants les plus pauvres.  Citons pour mémoire quelques uns de ces Collèges : le Collège de Bursarii, le Collège d’Aulne, celui de Malines et celui de la Haute colline ou bien encore celui de Pels, de Mons, celui de l’Ordre Teutonique, des Trois Langues, et enfin le Collège Breughel, pour ne citer que ceux-là…  D’illustres personnages vinrent enseigner à Louvain : Erasme bien sûr, mais aussi Guy Morillon (helléniste), Jean Vive (latiniste), Juste Lipse (philosophe), Mercator et Ortelius (géographes), Dodoens et Vésale (médecins)…

Les professeurs étaient nommés par le Magistrat de Louvain (l’équivalent du notre bourgmestre).  Au XVIème siècle l’on voit apparaître des professeurs royaux nommés par Charles-Quint et payés par la Province.  L’occupation espagnole et le climat d’insécurité vont contribuer au déclin de l’Université (exemple : le pillage de 1578).  Les étudiants fuiront bientôt cet enseignement basé uniquement sur la connaissance livresque des lettres gréco-latines et sur quelques cours donnés ex-cathédra.  S’attacher seulement à l’argumentation en ignorant toute observation paraît désormais insuffisant.  Un ouvrage publié à Bruxelles en 1661, “De l’éducation d’un Prince”, affirmera :

La plupart des Sciences Humaines sont si peu de choses en elles-mêmes et elles contribuent si peu au bonheur de l’homme que l’on est tout aussi heureux de les ignorer en les méprisant que de les savoir en les estimant.

L’Inquisition veillera jalousement à maintenir cet esprit peu ouvert aux réalité de la vie.  N’oublions pas que Vésale fut condamné pour avoir pratiqué une dissection.  Sous Charles de Lorraine, nombreux furent les décrets concernant le cadavres de criminels et l’usage que l’on pouvait en faire scientifiquement parlant.  Le décret du 27 Janvier 1752 défendait par exemple à la faculté de Louvain d’enlever les cadavres des criminels exécutés par la corde si ce n’était deux heures au moins après la mort.  Le 15 Décembre de la même années, une ordonnance établira une règle fixe pour l’enlèvement des cadavres, condamnés à mort par le Magistrat de Bruxelles, le Prévôt de l’hôtel ou bien encore le Drossard de Brabant.  Ces dissections attiraient beaucoup de monde et en particulier des femmes qui y assistaient comme si elles étaient à la Comédie Française.  Ce fut un nouveau genre de divertissement.  L’Impératrice Reine reprendra d’ailleurs ces législations concernant les cadavres, notamment dans une ordonnance rendue le 26 Janvier 1753.  Le 18 Juillet 1754, Charles de Lorraine conseilla aux professeurs de disséquer surtout les cadavres de femmes “de manière à ce qu’il y en ait au moins trois par an”.

Le 17 Juillet 1760 Charles de Lorraine – toujours lui – prendra de nouvelles dispositions défendant aux régents, sous régents et professeurs des Collèges de philosophie “de battre ou de maltraiter les étudiants, les arrêts et la prison étant les seules punitions qui puissent leur être infligées”.

Marie-Thérèse, parlant de l’Université, déclarera “Le corps professoral est entièrement livré à la barbarie pour les sciences, à la rusticité pour les moeurs”.  Joseph II créera de nouveaux statuts en 1788 (les précédents statuts datant de 1565, 1617 sous Albert et Isabelle 1754 et 1765) et dira : “La célèbre Université est arriérée de deux cents ans dans les études”.  Le mauvais goût littéraire et le pédantisme de son enseignement étaient connus à l’étranger, et, à partir de 1750 commença son déclin.  C’est en Janvier 1797, sous l’occupation française, que le président du Collège du Saint-Esprit, Jean-François Van de Velde, prononça son fameux discours : “Puisqu’il faut périr, mourons debout pour la défense de notre Sainte Foi, de nos vieilles coutumes, de nos traditions religieuses et chrétiennes”.

Le dernier Recteur fut ainsi déporté au bagne de Cayenne et, le 25 Octobre 1797, l’Université fut supprimée par l’administration Centrale du Département de la Dyle, pour “incompatibilité avec l’esprit républicaine et révolutionnaire”.  On expulsa les communautés religieusement les bâtiments furent abandonnés.  Tous les Collèges furent fermés dès le 8 Novembre de la même année.

Ce n’est qu’après le Conseil de Vienne que Guillaume Ier rouvrira l’Université qui devient ainsi une Université d’Etat (de 1816 à 1834).  Elle ne comptait plus que deux cent trente étudiants et la description qu’en a faite Firmin Lebrun nous montre bien dans quel état lamentable se trouvait son enseignement !  La Nouvelle Université inaugurée le 25 Septembre 1816 par Guillaume Ier était composée de quatre facultés : le Droit, la Médecine, les Sciences Mathématiques et Physiques et enfin la Philo & Lettres.  Il fit de même pour les autres Université d’Etat telle que Gand et Liège.  Seule la théologie demeura à Louvain de 1825 à 1828.

L’Université Catholique fut érigée en 1834 par le Corps Episcopale avec l’assentiment du Pape Grégoire XVI pour défendre les principes de la Religion et assurer un enseignement respectant les doctrines de l’Eglise.  Ouverte le 4 Novembre 1834 à Malines, elle revint à Louvain dès Octobre 1835.  La rentrée eut lieu le 1er Décembre.  La réaction ne se fit pas attendre, Théodore Verhaegen fonda le 20 Novembre 1834 l’Université Libre de Bruxelles…

 

LYRE :                                  Insigne de calotte.  Amour de la musique.

 

MONOGRAMME (ou CRESCAT) : Ut semper vivat, crescat et floreat…Ordo : Que toujours vive, croisse et fleurisse l’Ordre…X…, tel est la signification de ce hiéroglyphe griffonné d’une main hésitante sur les sous bocks et sur les murs des toilettes des cafés.  C’est ainsi que fort irrévérencieusement, Michel Haenen, dans son petit lexique A.S.M.O. décrivait le monogramme.  Or, leur usage est fort ancien (environ 1825) : les groupements allemands et suisses possèdent toutes leur propre signe.

Avec l’écu et le band, le monogramme est une marque de reconnaissance des différents groupements.  Il est toujours suivit d’un point d’exclamation.  Les membres du Comité font suivre, selon leur grade, leur signature du monogramme de l’association et des croix suivantes :

X                     Praeses, Président, Grand-Maître.

XX                   Substitut, Vice-Président.

XXX                Censeur.

XXXX              Chancelier.

XXXXX           Questeur, Trésorier.

T.M.                Tyronum-Major.

(  )                   Grade occupé lors d’une année écoulée.

 

NEO : Les Néo-Poils sont ceux qui viennent de se faire baptiser.  Ils n’ont évidemment AUCUN droit sur les Bleus.

Les Néo-Calottés sont ceux qui viennent de décrocher le droit de porter la calotte, et nous les en félicitons.

 

NOUNOURS :                      Insigne de calotte.  Gros dormeur.

 

ORDRES : Les Ordres sont nombreux en Belgique.  Certains sont centenaires (sic), d’autres viennent de voir le jour.  On peut distinguer les Ordres Religieux, Militaires, Caritatifs ou Estudiantins.  Parmi ceux-ci nous trouvons les Ordres Académiques, c’est-à-dire que les membres ou futures membres doivent impérativement être inscrit au rôle d’une Université et doivent le rester tout au long de leurs études.  On peut encore préciser que l’Ordre Académique de Saint-Michel (A.S.M.O.) exige de ses membres qu’ils soient porteur, au minimum, d’un diplôme de candidature.  D’autres sont à vocation dite nationale, c’est – à – dire dont la Grande Maîtrise n’appartient pas en exclusivité à une association mais passe d’association en association, comme par exemple l’Ordre Souverain de la Calotte, l’Ordre du Ménestrel, l’Ordre de François Villon de Montcorbier,…

Les Ordres ont pour principal but réunir des étudiants et anciens étudiants pour perpétuer, dans le plus strict respect, les traditions du folklore estudiantin.  Les exigences pour poser sa candidature sont aussi nombreuses qu’il y a d’Ordres.  Une fois membre on l’est à vie, et en reçoit les Couleurs c-à-d le band, la toge et parfois le Vlek[2]



[1] Jacques Koot, Io Vivat, ou les Etudiants de l’Université, Bruxelles, chez l’auteur, 1983.

[2] Ceux qui sont intéressés peuvent s’adresser aux membres des différents Ordres.