Insigne de Calotte – G

GAUDEAMUS IGITUR[1] : Veille chanson estudiantine qui date du milieu du XVIIIe siècle.

 

Gaudeamus igitur, iuvenes dum sumus (Bis)      Réjouissons-nous, tant que nous sommes                          jeunes (Bis)

Post iucundam iuventtutem                                 Après une jeunesse agréable

Post molestam senectutem                                  Après une vieillesse pénible

Nos habebit humus. (Bis)                                    La terre nous aura

 

Ubi sunt qui ante nos, in mundo fuere (Bis)        Où sont ceux qui furent sur terre avant nous

Vadite ad superos                                               Ils ont été vers les cieux

Transite ad inferos                                             Ils sont passés dans les enfers

Ubi iam fuere (Bis)                                              Où ils ont déjà été

 

Vita nostra brevis est brevi finietur (Bis)            Notre vie est brève, elle finira bientôt

Venit mors velociter                                            La mort vient rapidement

Rapit nos atrociter                                              Nous arrache atrocement

Nemini parcetur (Bis)                                          En n’épargnant personne

 

Vivat Academia, vivant Prefessores (Bis)           Vive l’école, vivent les professeurs

Vivat membrum quodlibet                                  Que chaque membre vive

Vivant mambra quaelibet                                   Que tous les membres vivent

Semper sint in Flore ! (Bis)                                 Qu’ils soient toujours florissants !

 

Vivant omnes virgines, faciles, formosae (Bis)   Que vivent toutes les vierges, faciles, belles

Vivant et mulieres                                               Vivent les femmes

Tenerae, amabiles                                              Tendres, aimables

Bonae, laboriosae (Bis)                                       Bonnes, travailleuses !

 

Vivat et republiac et qui illam regit (Bis)             Vive l’état et celui qui le dirige

Vivat nostra civitas                                             Vive notre cité

Maecenatum caritas                                           Et la générosité des mécènes

Quae nos hic protegit (Bis)                                  Qui nous protège ici

 

Pereat tristitia, pereant ososres (Bis)                  Que s’en aillent la tristesse, les ennuis

Pereat diabolus                                                   Que ‘en aille le diable

Patriae maledictus                                              Maudit de la patrie.

Nec non irrisores ! (Bis)                                     

( Traduction libre )

Version du dernier couplet des étudiants Allemands et Hollandais :

 

Pereat tristitia, pereant osores (Bis)

Pereat diabolus

Quivis antiburschius

Atque irrisores ! (Bis)

 

 

Les strophes 2 et 3 ont une origine religieuse fort ancienne (1267).  La deuxième strophe est déjà reprise comme studentenlied en 1717.  Elle fut reprise en 1776 dans le Jenenserbatt :

Ubi sunt qui ante nos, in mundo fuere (Bis)

Abeas ad inferos

Transeas ad superos

Hos si vis videre (Bis).

Il semble que la musique ait été composée par J. Christ Günthers (1717) :

“Brüder last uns lustig sein usw” (Frère, laisse nous être gai)

L’auteur de cette chanson, le théologien Christian W. Kindleben de Halle (1748-1785), la recomposa en 1781.

Le Gaudeamus le chant corporatif “le chant national” des étudiants du monde entier et nous l’avons entendu chanter à Berlin, à Heidelberg mais aussi à Madrid, par la “Tuna de derecho” de l’Université.

Voici comment l’on parle, dans un recueil de chant de la Gé Bruxelloise, du Gaudeamus qui se chante toujours debout et découvert :

“Par son caractère même d’union spirituelle de tous les universitaires, en une même pensée d’enthousiasme et de joie, par son allure musicale majestueuse et profonde, par ses paroles attachantes et puissamment évocatrices, cet hymne se chantera avec énergie et ferveur”

Il est inévitable que, sur ce chant très ancien, se composent de nouvelles strophes.  En voici quatre : deux strophes complémentaires et deux strophes spécifiques à la Gé Gantoise.

Deus justos protegit

Moram quamvis annos

Impis irascitur

Nemesis tyrannos

 

Pereat qui contra fas

Regnant ut leones

Libertatis oppressores

Terraumque vatatore

 

 

Vivant Patres, Magistri

Ac nostra Rethorica

Si non tanto studenbamus

Si idioti dicti sumus

Nos junget Sancta Barbara

 

Vivant Ge Catholica

Et delegationes

Quando erat bibendum

Qundo erit pissendum

Primi erunt Geïstes.

 

Ce qu’on ignore plus communément, c’est Johannes Brahms (1833-1897), nommé docteur honoraire de l’Université de Breslau, voulut montrer publiquement sa gratitude aux dignitaires de cette Université, en écrivant en leur honneur – et sans doute en l’honneur de la gent estudiantine – une ouverture de concert avec des thèmes empruntés aux chansons d’étudiants qui étaient alors populaires d’un bout à l’autre de l’Allemagne : ce fut le “festival académique” ouverture opus 80.  “Un pot pourri très gai de chansons estudiantines à la Suppé” disait le célèbre musicien à Max Kalbeck.  La première des chansons utilisées a pour titre “Wir hatten ein sattlichen Haus gebaut” (Nous avions construit une imposante maison) de Binzer dont les premières mesures donnes par les trompettes produisent un effet superbe.  Puit suit un air de landesvater (le Souverain) qui est donné par les seconds violons.  La première touche gaieté particulière aux étudiants apparaît par le fuchlsied introduit par deux bassons.  Mais suprême hommage, c’est le Gaudeamus Igitur qui sert de finale à cette oeuvre.

 

GAZELLE :                            Insigne de calotte.  Rapide à l’à-fond.

 

GENERATION :                   Insigne de calotte.  La génération d’une calotte est propre à Namur.  Il y a une génération par année, la première étant celle de l’année académique 1981/1982.

 

GILLE DE BINCHE :           Insigne de calotte.  Celui qui a assisté au moins une fois au Carnaval peut en arborer un.

 

GLAIVE :                               Attribut de la Justice.  L’épée symbolise le pouvoir exécutif de la Justice comme la balance signifie l’équilibre du Jugement.  Il arrive que la Justice confère ces attributs à celui qui est destiné à exercer son pouvoir.

                                               Attribut du Vice en général.  Dont l’épée indique l’aboutissement, à savoir la peine capitale.

                                               Insigne de calotte.  On lui donne plusieurs significations.

Il peut soit représenter la ville de Chimay; dans ce cas on le porte sur un fond rouge, pour les Membres et les intronisés de la Régionale près du front de la calotte (en fait près des lettres F.N.D.P. & CHIMAY ), pour les sympathisants plus vers l’arrière, ceci concerne plus particulièrement le cite de Namur.

Soit il veut dire qu’on est le Censeur attitré dans une Association.

Soit encore que l’on est un fin baiseur dans ce cas c’est la fille qui offre l’insigne !  Il est à noter qu’il y a ici un dérapage de la signification du glaive, car en effet à l’origine c’était une lime qui devait être offerte, mais une pénurie d’insignes a provoqué ce changement que nous déplorons.

Par ailleurs il est encore a dire que, selon d’autres auteurs, le glaive (ou lime à nouveau…) ne peut être porté que si l’on a complété entièrement son jardin secret.[2]

 

 

GRAPPE DE RAISIN :         Insigne de calotte.  Cet insigne, qui nous vient des étudiants Bourguignons, signifie que l’on préfère le bon vin à la bière.

 

GUINDAILLE[3] : Il n’est pas aisé de définir ce belgicisme.  Le professeur André Goose de l’Université de Louvain a publié dans la Libre Belgique une étude fort approfondie sur ce sujet.  En voici une définition “Composer une chanson, une poésie, un morceau de prose d’allure satirique, raillant les défauts, les fredaines de tel ou tel condisciple.  Elles sont débitées lors de réunions régulières des diverses associations estudiantines.  Elles se caractérisent par un langage vert” (Jules Vandereuse).

Cette définition décrit “l’étudiant-guindaille”, qui, humblement, venait au milieu de la Corona subir les quolibets de ses amis.  Il n’y a plus trace de cette manière de s’amuser, tombée en désuétude mais que décrit encore dans la Libre Belgique du 27 Janvier 1976 le ministre Joseph Michel :

J’étais, vers 1949, un étudiant très joyeux, Vice-Président de la Lux.  J’ai fait beaucoup de guindailles dans le sens propre du termes.  Il s’agissait de faire des récits et des portraits en vers (j’aimais bien les alexandrins) et non de boire, car j’ai toujours été un petit estomac.

Lorsqu’un texte cite un étudiant, celui-ci doit ce lever et se découvrir.  S’il omet cette contrainte, la sanction de l’à-fond tombe.  Souvent, le membre croyait que cela le concernait, alors que l’allusion visait un autre commilito;  d’où une succession de punitions et de quiproquos.

L’on raconte cette aventure arrivée au professeur Vaes, président d’honneur de la régionale du Brabant Wallon, qui s’était fiancé avec une demoiselle Denuit.  Prié de se présenter au milieu de la Corona, il fut l’objet des quolibets d’un guindailleur qui lui signala que cette union donnerait des petit “Vaes-Denuit” !  Au milieu de l’hilarité générale, le professeur, très conscient de son importance, garda son sérieux.  Mais, quelque temps après, les fiançailles furent rompues…

Frédéric Gobbe décrit lui aussi cette manière de guindailler : “Elle consistait à charrier l’un ou l’autre des membres de l’assemblée sur sa vie privée ou sur les péripéties et aventures qui lui étaient arrivées, les jours précédents.”

Quelques tombolas, et des textes adaptant des titre de films ou de romans sont des séquelles de cette manière de s’amuser.  La disparition des journaux estudiantins et l’éloignement des membres, ainsi que l’augmentation du nombre d’étudiants, expliquent la désaffection pour cette distraction un peu cruelle.  Dans l’Art estudiantin, la guindaille consiste à présenter un texte humoristique, satirique, littéraire, usant de calembours, de jeux de mots, de contrepèteries…  Par extension, la guindaille devint la réunion des étudiants, en milieu fermé.  “Faire une bonne guindaille” est reconnaître que la réunion fut bonne.  La guindaille devient synonyme de “bibitive” ou de “roulade”.

Voici, par F. Coupé, la description d’une “roulade” en 1935[4]

Une roulade est une sortie aussi bruyante que possible et au cours de laquelle il s’agit de multiplier les plaisanteries : faire sauter les flèches des tramways, coiffer d’une calotte la statue de Théodore Verhaegen ou de chanter un cantique à la gloire de Manneken-Pis.  Le plus belles roulades se font en fanfare.  La Fédé-Wallonne est alors de la partie, avec ses trompettistes, ses trombonistes…

La police est sur les dents.  Poursuivi par les agents, l’orphéon de la Fédé parcourt les galeries Saint-Hubert, à la manière des Bersaglieri, au pas de course.  La fin de la roulade est toujours pénible.  Il s’agit de regagner le toit paternel et de se coucher sans réveiller personne.

 

Au XVIIIème siècle, après les examens ( Disputes ), il était coutumier de fêter le nouveau promu par un banquet, appelé plus tard la “Bamboche”.  Marie-Thérèse tentera en 1755 d’interdire ces manifestations fort onéreuses :

Les repas, bals et parties de boissons, après les disputes académiques et qui sont connus à Louvain sous le nom de CONSEQUENCES sont interdites sous peine d’une amende de 300 florins.  Elles troublent les études et vident les poches.

(Ordonnance de l’Impératrice Reine du 13 Février 1755 pour l’Université de Louvain)

En 1764, L’Ordonnance sur la discipline des étudiants de philosophie de la même Université reprend, dans son article 4, le même règlement :

Les fêtes que l’on nomme CIPRIUM qui ont lieu, à l’arrivée ou au départ ou, organisées après les disputes par les Lineales ou les autres, sont des choses banales et sans intérêt.  Nous les interdisons.

Telles étaient les guindailles de jadis, mais nous souhaitons conserver du mot guindaille son sens restreint de discours humoristique et satirique prononcé au cours d’une réunion fermée.

Pour terminer signalons qu’il y a autant de guindailles possibles, qu’elles soient chantées, dites, horriblement satiriques, affreusement cyniques, ou encore en alexandrins et poétique, qu’il n’y a de guindailleurs digne de ce nom.  Faut il encore rappeler que la guindaille est un état d’esprit fidèle à toutes le valeurs chères aux étudiants, et que l’on peut rire de tout avec tout le monde tant que cet esprit est respecté.

 

GUINDAILLE SAUVAGE : Expression représentant tout ce contre quoi luttent les associations portant couleurs : le débraillé, la vulgarité, l’absence de discipline, le mauvais goût, le laisser-aller et le non respect des traditions…



[1] Jacques Koot, Io Vivat, ou les Etudiants de l’Université, Bruxelles, chez l’auteur, 1983.

[2] Toutes réserves gardées, cela peut paraître quelque peu absurde puisqu’alors le jardin, en l’occurrence, ne serait plus secret (N.D.L.R.).

[3] Jacques Koot, Io Vivat, ou les Etudiants de l’Université, Bruxelles, chez l’auteur, 1983.

[4] Louvain, 1973, n°1.

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