Insigne de Calotte – A

ABEILLE :                           “La douceur dans le gouvernement”.  Le Roi de la Basse-Egypte était désigné par une abeille.  Pour certains une abeille occupée à faire du miel désigne le mot “Roi”.  Pour d’autres elle représente le peuple qui obéit au Roi (“Populus regi suo obsequens).  Et d’ajouter cependant : “Le Roi (des abeilles), ou manque de dard, ou ne sert guère.  Car tel est la vertu principale d’un Roi que dans le courant de la vie il fasse moins sentir l’aiguillon de la justice que le miel de la clémence.  C’est ce sens qui a prévalut sous la Renaissance.  Au XVIe siècle, il est passé en proverbe : “Le Roy des avetz (abeilles) n’a esguillon”.  On tire fait que le Roi des abeilles est dépourvu d’aiguillon, la morale qu’un bon monarque doit corriger ses sujets et non les jeter à l’eau une pierre au cou.

                                               “L’agrément récompensant le courage”.  On peut lire dans “Juges” (Chap. XIV, 8) que Samson trouve un essaim d’abeille et du miel dans le corps du lion qu’il a tué.

Sur le plan social, l’abeille symbolise le maître de l’ordre et de la prospérité, roi ou empereur, non moins que l’ardeur belliqueuse et le courage.  Elle s’apparente aux héros civilisateurs, qui établissent l’harmonie par la sagesse et le glaive.

                                               Insigne de calotte.  Seul ceux qui par le passé ont été Président de Cercle, de Régionale, et caetera pendant un an peuvent la porter.  Il est de coutume que le Président sortant offre l’insigne à son successeur.

A Liège tous les membres d’un Comité peuvent la porter, en vertu du principe que l’abeille représente le travail bénévole pour des associations estudiantines.

 

ACCUEIL DES BLEUS : C’est le premier contact entre les Bleus et les Anciens, c’est l’occasion de faire connaissance, de prendre la première chope ensemble.  A ne pas rater !  C’est également en cette occasion que le Poil choisira son filleul.  En effet il est de coutume que chaque Bleu aie un parrain ou une marraine qui se devra de le guider tant géographiquement que folkloriquement pendant au moins la première année à l’Université.  Le parrain ou la marraine a donc la lourde charge d’enseigner et d’éduquer le bleu au folklore estudiantin : il lui apprendra le salut au Poil, le fifrelin, l’Art d’à-fonner, les chants minimums, les formules latines, à lire une Calotte, le préparera au baptême, le soutiendra également pendant le baptême, et caetera.  A l’origine même, les étudiants des différentes facultés ne se fréquentant que rarement, le parrain était obligatoirement de la même faculté que son filleul et donc son rôle se prolongeait dans les auditoires, à l’étude, et dans l’acquisition des cours.  Notons encore que, malheureusement cette obligation soit, sur certains cites, tombé dans l’oubli;  que le Bleu ne doit en aucune occasion payer les à-fonds que lui impose sont parrain.  De même le parrain ne peut jamais imposer quelque chose à son Bleu qu’il ne ferait lui-même.

 

AD FUNDUM : En Français ‘à-fond’.  On entend par là le fait de boire d’un trait une chope.  Un à-fond se fait toujours debout et décoiffé.  Il peut être ordonné par le Praeses ou fait ‘ad symphati’ c-à-d boire de concert avec quelqu’un d’autre.  Si le camarade le désire il peut faire ‘deux doigts’ d’à-fond, sauf bien évidemment s’il lui a été spécifiquement notifié que c’est un à-fond complet.  Il est encore à noter que normalement la vitesse n’est pas le critère premier de l’à-fond, mais les buveurs les plus rapides seront bien évidement gratifiés, au point que certains sont devenu de véritables légendes soit pour leur assiduité à caler la glotte soit pour leurs dons artistiques[1].

 

AD LIBITUM : Au lieu de commander l’à-fond, le Président, lorsqu’il estime que la Corona peut boire selon sont plaisir, à volonté et selon sa capacité, prononce la formule suivante : “Licet ad libitum”

 

ARBITRAIRE[2] : L’arbitraire est le principe essentiel des associations sur lequel se fondent leur éthique, leurs usages, leurs privilèges, la remise des décorations, les punitions et les élections.

L’association n’est en fait qu’un microcosme de la vie en société : le censeur remplit le rôle du Procureur du Roi, faisant respecter les statuts et les lois, le questeur joue le rôle du ministre des finances et le Président celui de dictateur.  Les bleus travaillent, le “souffre-douleur” souffre et les anciens, les nantis, profitent : car “ce petit théâtre de la vie” est une comédie où doit régner l’humour, tout n’étant que mise en scène.  Tel est l’esprit des Ordres.  Les figurants jouent, peut-être comme les enfants jouent à la poupée ou à la guerre : ne faut-il pas garder cet esprit de jeunesse ?

 

AVE CONFRATER[3] : Ce Chant débute habituellement les séance, il s’agit d’un à-fond collectif qui permet à chacun de connaître les grades des étudiants dans l’association.  L’Ave Confrater se chante debout et découvert, en majeur, sauf pendant la période de l’avant et du carême, il se chante alors en mineur.

En voici le cérémonial :

Le Président                  Ave Confratres.

Tous                              Ave Confrater.

Le Président                  Ik drink liever bier dan water.

Tous                              En op kommando van : een, twee, drie, vier, vijf, zes,                   Z E E E ven

Pendant ce temps le Président fait l’à-fond et le termine par une des formules suivantes :

 

Daar is niet meer in mijn glas gebleven. (Il n’est rien resté dans mon verre)

Daar is nog veel in mijn glas gebleven. (Il reste encore beaucoup dans mon verre)

Daar is nog wat schuim in mijn glas gebleven (Il reste encore un peu de mousse dans mon verre)

 

Le Président montre alors son verre à toute la Corona, le renverse afin d’attester qu’il est vide ou ne verse que quelques goutte sur le sol montrant ainsi qu’il n’a pas pu le vider entièrement.

La Corona s’incline cérémonieusement et chante “Ave Confrater”.

Le Président remet alors sa Bierpet ou sa Calotte sur la tête et choisit ce moment pour diriger l’à-fond en s’adressant, en latin, à chacun des membres selon un usage codifié:

Ave Confrater               Substitutus ( Vice Président )

                                      Cancelarie ( Chancelier )

                                      Censor ( Censeur )

                                      Quaestor ( Financier )

 

 

Il peut aussi saluer un groupe

Ave Confrater               Senatores (Sénateurs)

                                      Hospites Nostri (Les invités)

                                      Veterani (Les anciens étudiants)

                                      Bachelarii (Les étudiants actuels)

La formule utilisée est la suivante :

Le Président                  Ave Confratres.

Tous                              Ave Confrater.

Le Président                  Ik drink liever bier dan water.

Tous                              En op kommando van : een, twee, drie, vier, vijf, zes,                   Z E E E ven

 

Le Président frappe alors du plat du sabre sur la table pour marquer le rythme.  Le cité prononce les formules reprises ci-dessus.  La Corona, avec dignité, salue le membre ainsi honoré en chantant “Ave Confrater” pendant que ce dernier, saluant la Corona, se couvre la tête avec sa Bierpet ou sa Calotte.



[1] Voir à ce sujet le “Guide des à-fonds artistiques” édité par le camarade Roald Sieberath de l’A.S.B.O.

[2] Jacques Koot, Io Vivat, ou les Etudiants de l’Université, Bruxelles, chez l’auteur, 1983.

[3] Ibidem.